Book club de l’été

Dans ce book club de l’été, nous nous autorisons une pause dans la présentation des ouvrages en lien avec la sphère professionnelle pour vous proposer quelques lectures à apprécier à l’ombre des parasols.
Bonne lecture et bel été à toutes et tous !

L’Amour sous Algorithme, Judith Duportail, 2019
Dans ce livre, la journaliste explore comment les applications de rencontre, en particulier Tinder, influencent nos vies amoureuses et notre manière de concevoir les relations. L’autrice partage son expérience personnelle avec ces applications et mène une enquête approfondie pour comprendre les mécanismes derrière les algorithmes de matching. Elle y découvre notamment le système de notation qui classe les utilisateurs et utilisatrices du service en fonction de plusieurs critères. Sous des airs de modernité, le système de notation se fonde sur des valeurs patriarcales, comme dans l’exemple qu’elle donne du bonus attribué aux hommes diplômés avec des revenus importants qui se transforme en malus pour les femmes diplômées avec un statut socio-économique élevé… Ce qui donne de la valeur aux hommes et aux femmes dans une société inégalitaire se retrouve transposé dans un algorithme reproduisant les stéréotypes de genre d’une façon plus cynique.
L’autrice explore par ailleurs les différents impacts de la technologie sur nos vies amoureuses sur plusieurs dimensions : éthique avec la quantité de données personnelles collectées, psychologique, sur l’estime de soi et la valeur de sa personne vis-à-vis d’un classement, certes non affiché mais dont les conséquences se traduisent sur la typologie de profils proposés… Ce livre invite à questionner notre rapport aux relations amoureuses, aux nouvelles technologies et aux inégalités de genre qui se perpétuent.
Meilleur moment pour le lire : dès le début des vacances pour vous aider à faire les bons choix !

Beauté Fatale : Les nouveaux visages d’une aliénation féminine, Mona Chollet, 2012
Un classique incontournable qu’il est toujours bon de recommander pour une première lecture ou une relecture au moment d’afficher son corps à la plage… L’autrice dénonce la pression sociétale subie par les femmes pour atteindre des standards de beauté irréalistes et le rôle des médias dans la perpétuation des stéréotypes de beauté renforçant un sentiment d’insuffisance permanente. Elle sensibilise le lectorat sur les effets pervers de l’obsession de la beauté, comme le fait de se détourner des enjeux politiques et sociaux en maintenant les femmes focalisées sur leur apparence plutôt que sur leur émancipation.
Meilleur moment pour le lire : dès les premiers jours pour profiter pleinement de son été et laisser tomber les injonctions sur votre apparence !

Les Choses Humaines, Karine Tuil, 2019
Un roman intense et difficile à lâcher ! L’autrice nous offre une réflexion profonde sur la nature humaine et les dilemmes moraux contemporains. Elle nous plonge dans la vie d’une famille parisienne aisée et influente dont le fils est accusé de viol par la fille du nouveau compagnon de sa mère. Karine Tuil utilise une narration captivante pour explorer des sujets d’actualité et poser des questions sur la justice, la vérité et les rapports de force dans notre société.
Meilleur moment pour le lire : la lecture de ce livre est adaptée à tout moment des vacances, nous vous recommandons cependant d’être bien à l’abri du soleil car vous aurez du mal à le poser avant d’avoir fini !

Le coût de la virilité, Lucie Peytavin, 2021
Après la définition de la virilité dans les premières pages du livre, l’autrice analyse comment les comportements violents, souvent encouragés ou tolérés chez les hommes, ont des coûts économiques considérables. Ces coûts incluent les dépenses pour le système judiciaire, les services de santé, et les pertes de productivité dues à la violence conjugale, aux crimes violents, et aux guerres. Elle évoque également les coûts induits par les comportements à risque comme l’abus d’alcool, de drogues ou de conduite dangereuse. Elle met en lumière les effets des normes de virilité sur la santé mentale et physique des hommes eux-mêmes, notant que les normes de virilité peuvent conduire à un refus de chercher de l’aide ou de consulter un médecin, aggravant ainsi des problèmes de santé physique et mentale.
Meilleur moment pour le lire : après la première semaine de repos pour être en capacité d’appréhender les nombreuses références chiffrées !

Le prix à payer, Lucie Quillet, 2021
Au-delà des écarts de salaire aujourd’hui quantifiés, l’autrice explore les coûts invisibles du patriarcat sur l’inégalité de richesse entre les hommes et les femmes. Elle évoque l’impact des interruptions de carrière, des temps partiels, des faibles retraites mais également d’autres postes de dépenses qui ne sont pas pris en compte dans l’évaluation de l’inégalité économique. En effet, Lucie Quillet analyse les dépenses considérables que les femmes engagent pour se conformer aux normes de beauté. Elle discute des coûts des produits cosmétiques, des soins esthétiques, des vêtements, et de la pression sociétale qui pousse les femmes à ces dépenses. Le livre traite en outre des conséquences économiques de la violence conjugale, tant pour les victimes que pour la société. Les femmes qui subissent des violences doivent souvent supporter des frais médicaux, juridiques et de logement supplémentaires, en plus des pertes de revenus.
L’autrice appelle à une réévaluation des politiques publiques et des attitudes sociétales pour tendre vers une égalité économique.
Meilleur moment pour le lire : à la fin des vacances, pour bien préparer votre rentrée et en particulier sur l’aspect économique !